dimanche 30 octobre 2016

Le club des cinq à la Villa Méditterrannée.


Par Noura Mebtouche.
M. Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères et du développement international co-présidait avec M. Salaheddine Mezouar, ministre des affaires  étrangères et de la coopération du royaume du Maroc  vendredi 28  octobre à Marseille la 13ème réunion des ministres des affaires étrangères du «Dialogue 5+5 sur la Méditerranée occidentale».


Le « Dialogue 5+5 » regroupe l’Espagne, la France, l’Italie, Malte, le Portugal, l’Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie, la Tunisie.
Les  différentes crises régionales, en particulier en Syrie, en Libye, en Irak, au Sahel, au Proche-Orient, ainsi que la lutte contre le terrorisme et la radicalisation seront au cœur des échanges de l’édition 2016. Une façon de faciliter la discussion et le débat dans un cadre officiel mais néanmoins plus calme et moins lourd que  celui qui réunit les débats entre pays membres, accompagnés d’un appareil institutionnel très lourd sous l’égide de l’Union européenne.


 Un nouveau club des cinq est  , celui n’emprunte rien à la bibliothèque rose, mais met en avant des hématiques bien particulières propres à la diterranée que sont la jeunesse, l’économie, la paix ou encore les migrations dans un cadre bien particulier qui est un cadre restreint à cinq pays, afin de privilégier la discussion.

 Rive sud et rive nord-méditterranée, sont portés par des grands défis communs, il sagit de la  treizième réunion, celle-ci a eu lieu à Marseille grande métropole, française et européenne, à qui la structure administrative donne les  moyens d’une action concrète depuis son vote le 1er janvier (loi Maptam).

« Une dynamique est en marche », expliquait Jean Marc Ayrault, ministre français des Affaires étrangères évoquant à Marseille certains acteurs de la formation et de la recherche dans ce domaine : l’ IRD, Avitem, Ocemo et l’Université d’Aix-Marseille ayant joué pendant les années précédentes un rôle important en matière de recherche et d’expertise. Et de rappeler l’importance « pour avancer » de la forme prise dans un cadre d’aménagement territorial : celle de la Métropole (note bas de page 2)

La réunion, en terme de dialogue de cinq pays méditerranéens ce vendredi 28 novembre 2016, à Marseille revêt une importance capitale, au sein même du processus de mise en place d’une politique méditerranéenne qui se tient dans une perspective de long terme.
Car il était bien entendu ici question du développement de la fameuse Union pour la méditerranée née en 2008 (voir notre historique en note bas de page 1).

Le format est original , comme le soulignait Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères lors de sa conférence de presse, ce format petite taille, qui constitue pour la France, à l’initiative de l’UM  (voir notre historique de l’Union pour la méditerranée en note bas de page), un des atouts de sa politique de voisinage, est  un pas de plus en avant dans la discussion et la mise en place de consensus sur un certain nombre de questions particulières à régler : d’abord la lutte  contre le terrorisme et contre Daesh bien sûr, mais également la question de la Syrie derrière laquelle se profilent les enjeux cruciaux liés au Proche-Orient. Il y aurait ainsi, « un processus à mettre en place autour du gouvernement de M. Fayez el Sarraj, pour rassembler les forces et la diversité lybienne  autour d’un objectif commun ». Viennent ensuite la question de la sécurité en méditerranée qui a été débattue également avec des enjeux liés à l’immigration et notamment, a-t-il souligné « au travail odieux des passeurs » en Méditerranée centrale.

 Et ce dernier de signaler : « nous n’avons pas conclu, il reste des choses à faire, c’est ce qui explique que le ministre tunisien ait proposé une nouvelle réunion prochainement ».

La crise migratoire se présente comme le plus grand défi commun à affronter, avec deux objectifs principaux : lutter contre l’immigration irrégulière et sauver en mer.

Autres thèmes de prédilection qui marquent le calendrier de l’Union méditerranéenne en marche : le développement à long terme évoqué notamment lors du dernier sommet Europe-Afrique à la Valette : un plan ambitieux, (Note bas de page 3).

Le développement climatique a également été évoqué, à ce sujet, le ministre des affaires étrangères marocain venu lui aussi en compagnie de son homologue français donner sa conférence de presse en tant que membre, conjointement aux français, de la présidence de l’Union méditerranéenne (il rappelait également, à juste titre, que cette présidence incombe désormais bientôt aux algériens (Note bas de page 4 : que va apporter la présidence de l’UM à l’Algérie), la tenue prochaine, ce mois de novembre, de la « Conférence des parties (COP)  22 », qu’il a présenté comme une juste continuation de la COP 21 de Paris, qualifiée de succès en matière de négociations à laquelle devrait s’ajouter grâce aux accords de Marrakech, une adéquation de la part de la société civile. En d’autres termes, on pourrait s’attendre à ce que le monde associatif, qui comprend notamment des organisations non gouvernementales agissant en faveur de l’environnement et du développement, puissent petit à petit trouver leur juste place au sein des processus de gouvernance mis en place par les institutions officielles.

Maisest on réellement en train d'assister au processus suivant : à savoir la mise en place d’une méthode qui est récente en matière d’usages en politiques publiques, et qui semble peu à peu prendre sa place, consistant à être à l’écoute des demandes émanant des territoires et de la société civile ?

La mise en place progressive d’une harmonisation des politiques publiques avec le « réel » soit la volonté effective et conforme au vécu des populations s’effectue par le biais d’un double mouvement consistant à opérer en la matière une intégration de la société civile qui se fait à la fois en amont et en aval.

 Bien mieux en tous cas que la répression pure et dure que nous avons vécu sous la Commune en France, ou que les Syriens, pour ne citer qu’eux, vivent aujourd’hui, comme cela a été rappelé lors de ce rendez-vous ministériel.

Effectivement, si c’est le cas, et si la volonté des pouvoirs publics va dans ce sens le rendez-vous marocain risque fort de prendre une tournure d’importance historique allant peut-être même jusqu’à fédérer autour de lui, un début d’intérêt pour un travail collectif et concerté en coopération avec différents niveaux d’échelle, susceptible un jour de générer la dynamique nécessaire à la mise en place d’une structure d’envergure internationale comme l’organisation des Etats indépendants et autonomes (Voir notre blog OIA 2018 : oia2018.blogspot.com ).

 Cela revêtirait une dimension d’autant plus intéressante, que la trame pour la géopolitique du futur et de la paix naîtrait dans un pays anciennement colonisé comme le Maroc avec une variante très contemporaine cette fois ci consistant à s'appuyer sur la société civile (processus de décision  dit "bottom up").

Le ministre des Affaires étrangères marocain, Saladdine Mezzouar, rappelait l’enjeu important de l’économie, soulignant les effets positifs apportés sur des secteurs comme le tourisme, la jeunesse sur le territoire marocain. Tout comme son homologue français, il rappelait, à l’appui de l’initiative d’un débat lancé lors de cette réunion du « club des cinq » l’importance de la discussion et de l’appui sur la légalité.

Ainsi, à propos de la Lybie a t'il été rappelé que : « le militaire ne peut être au-dessus du politique, mais au-dessous, et sous son obéissance ».

Citons le « L’action de Skhirat (note bas de page 5), marque le processus de solutions politiques engagées. Il faut marteler que l’institution, le conseil , est la seule instance représentative en Lybie, et qu’il faut poursuivre l’action, pour permettre le déblocage, au niveau du parlement, il s’agit donc bien ici de solutions qui font appel à une régulation institutionnelle , donc étatique".

On ne peut que se féliciter, à l’appui de l’allusion à ce type d’affaire , que le format 5/5 ait été choisi, l’expression est claire, elle fait allusion à une parfaite compréhension des messages et donc à une parfaite communication, un point fondamental et numéro 1 pour toute politique diplomatique réussie.

Par ailleurs, le format choisi constitue un cadre sécuritaire pour des pays comme la Lybie et l’Algérie (voir notre note bas de page 4, spécial Algérie, future présidente du club), ces derniers se retrouvent comme « encadrés » par leurs voisins, pris dans une logique d’inéluctabilité en matière de résolution pacifique et concertée des conflits. Le tout dans un contexte qui ne fait pas appel à une quelconque logique culturelle tronquée par la base qui voudrait que le monde arabophone ou africain règle ses problèmes tout seul, ni dans une logique colonisatrice qui voudrait que les pays européens règlent tout « par le haut », mais dans une logique qui est civilisationnelle, car elle regroupe autour de l’idée même de civilisation commune (la Méditerrannée), ce qui est beaucoup plus fédérateur, et puise ses racines dans des sources plus anciennes, que le critère ethnique, culturel ou religieux. Ainsi, cette rencontre au sein de la Villa blanche, comme une démocratie ou une République (entité abstraite, mais qui cherche à s’implanter de manière concrète sur nos terres d’européens et de méditerranéens), a paru sonner comme une étape importante dans le processus de construction d’une Union pour la Méditerranée enfin viable et non négligeable, qui s’affirme, en tant qu’organe de discussion parmi d’autres.

Le tout en mettant en valeur la jeunesse, un idéal et une préoccupation rappelée par les deux ministres, faisant allusion à l’initiative prise lors de cette rencontre par la Fondation Anna Lindh de faire se rencontrer des ministres et des jeunes adolescents. Ces derniers, particulièrement préoccupés aujourd’hui par la « Chose publique », à l’heure où les drames liés aux accidents en mer ou à la situation des migrants une fois arrivés sur le sol européen est fortement médiatisée avec des « images choc », ainsi que par la notion de terrorisme.

Notes bas de page  :

(1). Historique et descriptif de l’Union méditerranéenne (d’après « Pour une nouvelle Constitution, partie 2, commentaires, par Noura Mebtouche). Ici : source "Wikipédia".

L’Union pour la Méditerranée (UpM) (en anglais : Union for the Mediterranean, est une organisation intergouvernementale qui regroupe 43 pays sur la base d'une co-présidence paritaire entre les rives sud et nord de la mer Méditerranée : les 28 pays membres de l'(UE), l’Algérie, les Balkans (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Monténégro), l’Egypte, Israël, la Jordanie, le Liban, le Maroc,la Mauritanie Monaco, la Palestine, la Syrie, la Tunisie, la Turquie. Son Secrétariat Général se situe à Barcelone.

L'UpM est fondée le 13 juillet 2008 lors du Sommet de Paris pour la Méditerranée. L'organisation est destinée à renforcer les acquis du Partenariat euro-méditterranéen (Euromed) mis en place en 1995 sous le nom de Processus de Barcelone.

L'UpM représente une enceinte de discussion des questions stratégiques régionales basée sur les principes de la co-appropriation, de la codécision et de la coresponsabilité partagée entre les deux rives de la Méditerrannée.

 Son objectif principal consiste à accroître l'intégration régionale méditerranéenne tant Nord-Sud que Sud-Sud afin de soutenir le développement socio-économique des pays et assurer la stabilité dans la région. Pour cela, elle identifie et accompagne des projets d'intérêts régional à géométries variables, auxquels elle attribue son label par décision consensuelle des 43 pays.

La nouvelle institution se concentre sur 6 initiatives clé : la dépollution de la Méditerranée, les autoroutes maritimes et terrestres, la protection civile pour répondre aux catastrophes naturelles, l'enseignement supérieur et la recherche (avec une université euro-méditerranéenne), les énergies alternatives et une « initiative méditerranéenne de développement des affaires » prenant la forme d'un soutien aux petites et moyennes entreprises (PME).

L'organisation est renommée "Union pour la Méditerranée" lors de la première réunion des ministres des Affaires étrangères des 43 pays, qui se déroule à Marseille les 3 et4 novembre 2008. Cette réunion se conclut par une nouvelle déclaration commune, qui vient compléter celle de Paris en définissant notamment l'architecture institutionnelle et les principes de fonctionnement de l'UpM.

Le principal objectif de l'Union pour la Méditerranée est de renforcer la coopération et l'intégration dans la région euro-méditerranéenne ainsi que le dialogue régional et la mise en œuvre de projets concrets et structurants pour la région. Les projets soutenus par l’UpM obéissent au principe de la géométrie variable qui permet à chaque pays, en fonction de ses priorités, de prendre part, lorsqu’il le souhaite, aux projets labellisés susceptibles de le concerner.

Plus de vingt réunions ministérielles sectorielles ont été organisées entre les quarante-trois pays depuis le lancement de l’UpM en 2008, dont 7 depuis 2013 (Renforcer le rôle des femmes dans la société – septembre 2013, Transport – novembre 2013, Énergie – décembre 2013, Coopération industrielle - février 2014, Environnement et changement climatique – mai 2014, Économie numérique - septembre 2014, Économie Bleue - novembre 2015).

En janvier 2009, l'UpM investit Pierre Laffitte d'une mission pour la création d'un réseau spécifique de développement de l'innovation en Euroméditerranée. D'une durée de deux ans, la mission est de favoriser cette coopération avec les membres de l'Union pour la Méditerranée, d'aider à la création de nouveaux pôles en Méditerranée autour des axes prioritaires. Dans ce cadre, la fondation "Réseau Innovation Euromed" est créée après quelques semaines.

Le 23janvier 2009, le président libyen Mouammar Kadhafi estime que l'offensive israélienne dans la bande à Gaza a « porté un coup à l'Union pour la Méditerranée » dont fait partie Israël, proposant que cette Union se limite aux pays nord-africains et du sud de l'Europe occidentale. L'invasion de Gaza par Israël marque un tournant dans l'histoire de l'UpM et pour la première fois depuis le lancement du processus Euromed, en novembre 1995, des pays boycottent les réunions. Henri Guaino annonce fin mars le lancement d'une « initiative politique » pour redémarrer le processus. L'Égypte, considérant que l'UpM est la plateforme idéale pour se faire entendre, prône alors le dialogue et réussit à rassembler l'ensemble du monde arabe derrière elle. Trente pays de l'UpM forment alors un groupe de travail pour réfléchir aux statuts de l'organisation et font progresser différents projets, notamment concernant l'énergie solaire et la protection civile.

Le 28 avril 2010, la commission des affaires étrangères du Parlement européen s'est prononcée pour une relance de l’UpM (Union pour la Méditerranée) à travers le vote du rapport de Vincent Peillon, eurodéputé socialiste. En effet, les socialistes européens considèrent l’UpM comme étant une priorité stratégique pour l’Europe.

En mars 2015, la conférence interparlementaire sur la politique étrangère e sécurité commune et sur la politique de sécurité et de défense commune décrit dans ses conclusions finales l'UpM comme étant "le forum le plus efficace et le plus multilatéral de la région".

Via le processus de labellisation, l'UpM soutient des projets qui ciblent des défis régionaux communs et qui sont susceptibles d'avoir un impact direct sur la vie des citoyens. La labellisation UpM garantit aux projets retenus une reconnaissance régionale et une visibilité. Elle leur donne également un accès à des possibilités de financement à travers le réseau de partenaires financiers de l'UpM. Au mois de décembre 2015, 37 projets sont labellisés par l'UpM.

En 2012, les pays de l’UpM labellisent sept nouveaux projets, augmentant le nombre total de projets labellisés par l’Union pour la Méditerranée à 13, dans les domaines sectoriels du transport, de l’éducation, de l’eau et du développement des entreprises.

En janvier 2012, le Secrétaire Général, Youssef Amrani est nommé ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération au sein du gouvernement Benkirane. Il est remplacé par le diplomate marocain Fathallah Sijilmassi.

En 2013, l’Union pour la Méditerranée lance ses premiers projets :

    30 avril: Jeunes femmes créatrices d’emploi.

    28 mai : Gouvernance & Financement du secteur de l’Eau en Méditerranée

    17 juin : LogismedTA

Entre 2013 et 2015, 7 réunions ministérielles sectorielles ont lieu :

    Renforcer le rôle des femmes dans la société – septembre 2013

    Transport – novembre 2013

    Énergie – décembre 2013

    Coopération industrielle - février 2014

    Environnement et changement climatique – mai 2014

    Économie numérique - septembre 2014

    Économie Bleue - novembre 2015

En 2015, l’UpM a un total de 37 projets labellisés dont 19 sont en phase de mise en œuvre.Le principe de la co-présidence paritaire nord-sud de l’UpM est instauré par le Sommet de Paris du 13 juillet 2008. Il fait partie des mesures prises pour favoriser le partage des responsabilités et garantir une symétrie des droits entre les pays des deux rives de la Méditerranée. Ce principe s’applique à tous les niveaux : sommets de chefs d’État et de gouvernement, réunions ministérielles, réunions des hauts représentants de l’UpM.

De 2008 à 2012, c’est la France et l’Egypte  qui assurent la première co-présidence de l’UpM. Depuis la décision du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UE du 27 février 2012, l’Union européenne occupe la présidence nord de l’UpM. La présidence sud est assurée depuis juin 2012 par la Jordanie.

La réunion des hauts représentants de l’UpM, composée d’ambassadeurs et de hauts fonctionnaires des Affaires étrangères individuellement nommés par les 43 pays de l’UpM, se tient plusieurs fois par an, à échéances régulières, soit au siège du Secrétariat de l’UpM à Barcelone, soit dans l’un des pays de l’UpM. Son rôle est de discuter des questions régionales, d’orienter les politiques et actions de l’organisation et de labelliser les projets qui lui sont soumis. Chaque pays y a une voix égale et toutes les décisions se prennent par consensus.

Parallèlement à ces réunions, d’autres rencontres UpM ont lieu, en particulier des réunions ministérielles qui définissent l’agenda méditerranéen sur des sujets spécifiques, comme l’environnement et le changement climatique, l’économie numérique, le rôle des femmes dans la société, le transport ou l’industrie.



Les institutions.



-Secrétariat général de l'UpM

Le mandat et le fonctionnement du Secrétariat Général de l’UpM sont définis par les déclarations de Paris et de Marseille, ainsi que par des statuts adoptés le 3 mars 2010.

Le Secrétariat Général de l’UpM assure le suivi opérationnel des réunions ministérielles sectorielles et anime, à la demande des pays, différentes plateformes régionales de dialogue. Il construit également des partenariats financiers pour la réalisation des projets, en s’appuyant sur les institutions financières internationales, les financements bilatéraux et l’implication croissante du secteur privé.

Il est dirigé par le Secrétaire général de l'Union pour la Méditerranée. Début novembre 2008 se tint une réunion ministérielle à Marseille. De celle-ci, fut dégagé un consensus selon lequel le siège de l'UpM serait à Barcelone, donc en Espagne.

 En contrepartie de la présence du siège dans un pays du Nord, le secrétariat général revient à un pays du Sud (actuellement Fathallah Sijilmassi, diplomate marocain.

 Le Secrétaire général sera aidé de six adjoints : trois Européens et trois du Sud, dont un pour Israël afin que la Ligue arabe soit membre à part entière de l'UpM.

En 2016, l'UpM dispose d'un secrétariat général opérationnel composé de 65 personnes représentant près de 23 nationalités, incluant la présence permanente de hauts responsables détachés de la Commission européenne, de la banque européenne d’investissement, de la banque européenne de recherche et de développement et de la commission BEI, de la BERD et de la CDC.

L’Union pour la Méditerranée est la plate orme de coopération commune à l’ensemble des acteurs institutionnels du partenariat euro-méditerranéen : Assemblée parlementaire de l’Union pour la Méditerranée, Assemblée régionale et locale euro-méditerranéenne, Fondation Ana Lindh, Comités économiques et sociaux européens.

Ces institutions spécialisées travaillent en étroite collaboration avec l’UpM et contribuent à renforcer l’impact de son action.

L’Assemblée parlementaire de l’Union pour la Méditerranée (AP-UpM) est une organisation parlementaire régionale réunissant des délégations des Parlements des États de l’UpM79. Elle se réunit en session plénière au moins une fois par an et comporte 280 membres, répartis à égalité entre les rives nord et sud de la Méditerrannée.

L’Assemblée régionale et locale euro-méditerranéenne (ARLEM), créée en 2010, représente les élus locaux et régionaux issus de lUnion européenne et de ses partenaires méditerranéens. Elle représente la dimension territoriale au sein de l’Union pour la Méditerranée.

La Fondation euro-méditerranéenne pour le dialogue entre les cultures, généralement connue sous l’appellation Fondation Anna Lindh, a pour but de favoriser les échanges interculturels au sein de la région euro-méditerranéenne, afin d’améliorer le respect entre les cultures et d’aider la société civile à travailler pour un avenir commun pour la région.



Comme on peut le faire ici, même si elle dispose d’institutions sur le papier la future Union Méditerranéenne n’en est qu’à ses premiers balbutiements , il s’y greffent des problématiques qui viennent freiner les enthousiasmes et les prises d’initiatives issus de longues décennies de guerre, sur fond d’anciennes prises de position occidentales sur les territoires et les biens de pays les moins développés. De la même manière que l’Allemagne craignait aux débuts de l’UM une scission Nord-Sud fondant la mésentente par de trop grandes disparités, la mésentente entre certains pays et notamment la position privilégiée d’Israël encore considéré par certains comme un pays démocratique, mais aussi les différentes alliances et coalitions qui se sont construites en réaction et en défense contre ce que l’on pourrait appeler une recherche d’identité face à un contexte mondial inégalitaire peuvent empêcher les négociations de se faire. Par ailleurs, on notera l’importance donnée aux pays du Golfe dotés de leur rente en pétrodollars, une rente qui creuse les inégalités au sein du monde arabe et a des répercussions sur le monde africain.

Ils s’ensuivrait que l’issue véritable pour l’Union méditerranéenne soit dans la reconnaissance des petits et le jeu, comme nous le mettons en avant dans ce projet de constitution d’une mise en valeur des projets interfrontaliers, de pays à pays via le monde associatif et entreprenarial.

Enfin, ce n’est qu’en mettant les cartes sur la table et en choisissant une bonne fois pour toutes de réparer publiquement sur la base de la responsabilité que les pays occidentaux , après avoir pensé et réfléchi à un partage éthique et juste des dettes de chacun envers les pays anciennement colonisés sujets aux guerres( cela passe par une aide ciblée, notamment par le dessalement de l’eau de mer) mais aussi par une continuité dans le règlement de l’affaire des réfugiés, en allant jusqu’au bout de l’aventure, que les pays les plus développés peuvent, à condition aussi d’abandonner la dette de certains pays, repartir sur de nouvelles bases plus solidaires, fraternelles, désinteressées avec les pays du Sud, en se servant de l’Union méditerranéenne comme socle principal de cette politique.

C’est le rôle de la future organisation des pays indépendants et autonomes que de rendre cette solution effective. Elle est de source associative et civile et non pas de source politicienne, elle remet au centre des préoccupations méditerranéennes, le Politique et élargit l’agora au plus grand nombre, sans distinction de catégorie sociale, de rôle ou de statut.

Comme un symbole, la Villa méditerranéenne à Marseille, construite en 2014 à l’occasion de l’opération « Marseille, capitale culturelle, une initiative européenne) a su, via de nombreuses manifestations ,mettre ce que devait être cette agora sous une forme qui n’est pas seulement symbolique et architecturale mais au sein de laquelle se réalisent autour d’intervenants spécialistes, de conférences et de débats construits sur l’avenir politique, économique, culturel de la Méditterrannée, une véritable confrontation des idées. Nous citons ainsi comme initiative : les rencontres Médinéa (meditterranean incubator of emerging artists) (avec un débat sur une politique culturelle méditerranéenne), les mardis de la Villa, (avec des réflexions autour de spécialistes sur la géopolitique ou l’économie, mais aussi le développement durable, la Med Cop, le pendant méditerranéen de la Cop 21, , le rendez vus économiques méditerranéens (novembre de chaque année), les semaines économiques de la méditterranée, et enfin les rencontres organisées par le Club d’Aix dont le dernier ouvrage sur la situation économique israëlo-palestinienne fait l’objet d’une analyse de notre part


Les acteurs, tous concentrés dans la région PACA sont nombreux, privés ou publics, petits ou grands et comptent sur un public nombreux et volontaire pour s’intéresser à la chose publique méditerranéenne dans un souci de coopération, concertation et mutualisation où sont, en matière économique notamment, sans cesse rappelés les termes et mots de vocabulaires utilisés dans le nouveau langage de l’économie du territoire et du développement (par exemple la coconstruction).
Outre des organismes universitaires, on compte également la région PACA , l’Etat, l’association Euromed IEHDN, la commission Méditterrannée, les chambres de commerce et d’industrie, le cercle des économistes , l’institut de la Méditterrannée, , l’agence des villes et territoires méditerranéens durables, l’association WAFAW (When authoritarism rails in the Arab world). , le comité d’orientation du réseau MEDNC qui est à l’origine d’un réseau de dispositifs d’insertion professionnelle destinés à soutenir les jeune méditerranéens dans leur accès à l’employabilité, la Fondation Abbé Pierre (rapport sur le mal logement dans les métropoles méditerranéennes), l’office international de la Francophonie (printemps de la francophonie).

De 2008 à 2012, c’est la France et l’Egypte qui assurent la première co-présidence de l’UpM. Depuis la décision du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UE du 27 février 2012, l’Union européenne occupe la présidence nord de l’UpM. La présidence sud est assurée depuis juin 2012 par la Jordanie, selon le principe de la parité de présidence entre le nord et le sud.



L’Union pour la Méditerranée est la plateforme de coopération commune à l’ensemble des acteurs institutionnels du partenariat euro-méditerranéen : Assemblée parlementaire de l’Union pour la Méditerranée, Assemblée régionale et locale euro-méditerranéenne, Fondation Anna Lindh, Comités économiques et sociaux européens.

Ces institutions spécialisées travaillent en étroite collaboration avec l’UpM et contribuent à renforcer l’impact de son action.

L’Assemblée parlementaire de l’Union pour la Méditerranée (AP-UpM) est une organisation parlementaire régionale réunissant des délégations des Parlements des États de l’Upm.

Elle se réunit en session plénière au moins une fois par an et comporte 280 membres, répartis à égalité entre les rives nord et sud de la Méditerranée.
L’Assemblée régionale et locale euro-méditerranéenne (ARLEM), créée en 2010, représente les élus locaux et régionaux issus de l’Union européenne et de ses partenaires méditerranéens. Elle représente la dimension territoriale au sein de l’Union pour la Méditerranée

La Fondation euro-méditerranéenne pour le dialogue entre les cultures, généralement connue sous l’appellation Fondation Anna Lindh, a pour but de favoriser les échanges interculturels au sein de la région euro-méditerranéenne, afin d’améliorer le respect entre les cultures et d’aider la société civile à travailler pour un avenir commun pour la région

(2). On est en droit de se demander à ce sujet si justement le dialogue autour de la construction de la méditterrannée et de l’Union afférente n’aurait pas à gagner d’une amélioration des  rapports entre collectivités territoriales membres de la Métropole d’Aix -Marseille. Ainsi, la vieille querelle datant de la coexistence entre une ville romaine Aqua Sextiae et une enclave grecque (la République de Marseille) se reproduit-il au fil des siècles, ayant aujourd’hui pour centre d’intérêt l’affrontement (et que trop rarement la coopération véritable) entre un territoire riche économiquement et un autre qui malgré les efforts réalisés semble toujours un peu à la traîne. La preuve, Martine Vassal, présidente du conseil départemental avouait elle récemment que là ou la un budget de 1OO millions d’euros est alloué pour le conseil départemental en faveur de la ville, c’est 500 millions d’euros qui devraient l’être si on voulait être juste et en comparaison à ce qui est donné pour Aix en Provence, dans une logique démographique (proportion au nombre d’habitants). Par ailleurs, certains urbanistes, développent l’idée d’une couronne urbaine de laquelle ils excluent la ville de Marseille, alors même que celle-ci devrait être au centre des préoccupations et des dispositifs. L’histoire même de la mise en place de la Métropole, assez rocambolesque si l’on peut dire montre bien que les esprits sont encore fort éloignés d’une véritable coopération constructive, le tout restant fort dommageable pour la ville de Marseille qui cumule les problématiques et retards liés à l’emploi et aux infrastructures (transports, bâtiments, équipements). Dans ce cadre, si l’on tient compte du fait que Marseille est de par sa position géographique un des bastions importants du regroupement méditterranéen en train de se construire, il est indéniable que des efforts doivent être faits dans le sens d’un développement plus raisonné de la ville, qui revêt parfois des aspects d’une ville sous-développée du Sud. Une chance de plus pour s’aligner du côté des « non alignés » dans une perspective d’alignement nouveau de la France sur les pays du Sud, un point de jonction entre deux niveaux de développement voués à s’harmoniser (voir nos ouvrages « RIE, budget et fiscalité » et « le nouvel alignement monétaire ». A condition que le reste suive, dans une perspective d’harmonisation des territoires. Après tout, Marseille , si elle a un passif lourd encore à régler a aussi à son actif une vision très internationaliste mais d’abord méditerranéenne qui vise à privilégier les formes d’expression du politique sous forme d’agora qu’elle tire de son héritage profondément méditerranéen avant tout. Celle-ci, si l’on suit l’idée d’une formation des assemblées régionales consultatives (ARC) sur la base d’une connaissance en tant que ville phare a des chances, au même titre qu’ Alexandrie, Alger ou encore Tripoli, ou pourquoi pas, Misrata un jour, d’être la première ville phare de France et d’éclairer avec les autres la Méditerranée, l’Afrique puis le Moyen-Orient, de ses lumières. (Pour une nouvelle constitution, volumes 1 et 2, par Noura Mebtouche). Il suffirait qu'elles soient des villes de culture et de civilisation.

 (3).Le 1er novembre 2015 a eu lieu le sommet de la Valette sur les migrations.

http://www.consilium.europa.eu/fr/meetings/international-summit/2015/11/11-12/

Les États membres de l'UE, les pays membres des processus de Rabat et de Khartoum, les observateurs auprès du processus de Rabat, les représentants de la Commission de l'Union africaine et de la Commission de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), des Nations unies, de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) ont été invités à participer au sommet.

L’objectif de la rencontre était de renforcer la coopération et de relever les défis que représente la migration mais aussi d'exploiter les possibilités qu'elle offre.
Ce fut l'occasion de reconnaître que la gestion des migrations relève de la responsabilité commune des pays d'origine, de transit et de destination. L'UE et l'Afrique ont travaillé dans un esprit de partenariat afin de trouver des solutions communes aux défis d'intérêt commun. 
Les dirigeants participant au sommet ont adopté une déclaration politique et un plan d'action visant à:

1.      s'attaquer aux causes profondes de la migration irrégulière et des déplacements forcés de population

2.      intensifier la coopération concernant les migrations et la mobilité légales

3.      renforcer la protection des migrants et des demandeurs d'asile

4.      prévenir la migration irrégulière, le trafic de migrants et la traite des êtres humains et lutter contre ces phénomènes 

5.      coopérer plus étroitement pour améliorer la coopération en matière de retour, de réadmission et de réintégration. Ils ont également marqué leur accord sur une liste de 16 mesures concrètes à mettre en œuvre d'ici la fin 2016. 

Les mécanismes existants du processus de Rabat, du processus de Khartoum et de la stratégie commune UE-Afrique serviront à assurer le suivi de la mise en œuvre du plan d'action.

Le 11 novembre, l'UE et l'Éthiopie ont signé une déclaration conjointe en vue d'un programme commun pour les migrations et la mobilité (PCMM) qui reflète l'importance de l'Éthiopie, pays d'origine, de transit et de destination qui joue un rôle clé pour les migrants irréguliers et les réfugiés de la Corne de l'Afrique en route vers l'Europe.

Enfin,  un fonds fiduciaire d'urgence en faveur de la stabilité et de la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et du phénomène des personnes déplacées en Afrique mis en place par l'UE a été formellement lancé à l'occasion du sommet de La Vallette.
Il permettra un financement supplémentaire pour contribuer à la mise en œuvre du plan d'action.

-(4). L’Algérie devrait se retrouver dans un cas similaire, placée au bon endroit au sein du club des cinq et vouée à bientôt revêtir la place de présidence du prochain forum de discussion des 5, cette dernière va se retrouver en effet, sous les feux de la rampe.

 Cette nouvelle prise de position sur l’échelon des grands de l’Um qui pour le cas des pays africains, a pour enjeu la construction d’une union africaine enfin solide et autonome, réellement indépendante va peut-être le signal déclencheur d’une nouvelle période pour la politique intérieure algérienne, s’appuyant sur une politique extérieure plus ouverte et plus démonstrative. Peut-être cela va-t-il être le point de départ, d’une reprise en main du fait économique algérien et notamment agricole.

Ce dernier ne pourrait manquer de se construire à partir des nouvelles pratiques émanant de la réflexion des nombreuses écoles d’économie territoriale qui essaiment partout dans le monde africain et européen, mettant en avant, la nécessité absolue d’une gouvernance par le territoire. En Europe, toujours un peu en avance sur le continent africain de par la puissance de ses institutions, les politiques de gouvernance territoriale qui axent sur le développement raisonné mais bien implanté des grandes agglomérations sans oublier les territoires ruraux est déjà bien amorcé. L’Algérie forte d’un territoire à grande superficie, à la richesse écologique et foncière souvent négligé comparativement aux richesses énergétiques de son sous-sol, pourrait y trouver les fondements d’un nouvel élan que sa position de présidente cette année, ne devrait que confirmer.


(5). Accords de Skhirat. Ces derniers interviennent le 17 décembre 2015   alors que la Lybie est divisée. Ils font émerger des solutions autour d’un homme et d’une fonction présidentielle incarnée par Fayez el Sarraj. Ces accords ont été signés le entre les représentants du Congrès général national et ceux de la Chambre des représentants dans la ville marocaine de Skhirat.

Ils prévoient la formation d'un gouvernement annoncé le 19 janvier 2016 et composé de trente-deux membres3. Il est dirigé par Fayez el-Sarraj, également président du Conseil présidentiel. L'accord prévoit également la mise en place d'un Conseil présidentiel et d'un Haut Conseil d'État.

Le 25 janvier 2016, la Chambre des représentants refuse d'accorder sa confiance au nouveau gouvernement. El-Sarraj présente par conséquent sa démission ainsi que celle de son gouvernement. Le lendemain 26 janvier, il annonce la formation d'un nouveau gouvernement dans les dix jours7.
Le 14 février 2016, un nouveau gouvernement de dix-huit membres est proposé.
Le
12 mars 2016, Fayez el-Sarraj prend ses fonctions. Le gouvernement a été investi sans vote de confiance, qui n'a pu avoir lieu, cependant ce gouvernement justifie sa légitimité par une pétition signée par la majorité des membres de la Chambre des représentants et il est soutenu par la France, les États-Unis, l'Allemagne, l'Italie et le Royaume-Uni. Le gouvernement formé est actuellement basé à Tunis. L'objectif à moyen terme est d'installer le gouvernement à Tripoli. Le 17 mars 2016, le gouvernement de Tripoli rejette la déclaration d'entrée en fonction du gouvernement d'Union.

-(6) Fondation euro-méditterranéenne pour les cultures. http://annalindhfoundation.be/fr/

Notre prochain article : Que sont les villes de culture ?



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